Rencontre inhabituelle [PV Ampe]

Marcher seule, un passe-temps qui devenait vraiment une coutume.
Je n'avais jamais été très habituée à voir du monde, et mon cercle d'amis était assez restreint... Et éloigné, à vrai dire. Ils m'avaient dit qu'ils me rejoindraient bientôt, mais apparemment ils avaient des choses plus importantes à faire. De ce fait, les rues vides étaient mon quotidien et mon Ipod, mon nouveau meilleur ami.
Les gens autour de moi me regardaient, quasiment tous des étudiants, tout comme moi. La différence est qu'eux étaient tous en bande, j'étais la seule dont les amis lui avaient fait faut bond. La solitude m'emplissait de plus en plus.
J'aperçus une jeune fille qui avait l'air aussi seule que moi. Ses traits montraient sa sympathie, et ses gestes montraient sa douceur. Elle était assise sur un banc, je m'assis à côté d'elle, un peu fatiguée de marcher sans but. Je l'observai rire en lisant ses SMS. Moi je restai silencieuse et plus ou moins attristée par ma solitude.

La jeune femme était en cours de théâtre, c'étant changée pour passer un examen devant son prof sur une scène de Roméo et Juliette, elle avait laissé ses affaires dans les vestiaires, où son portable y était éteint.
Elle n'aimait pas la scène qu'elle avait à jouer, pour elle c'était quelque chose de trop doux et exagérer, la vie n'était malheureusement pas faîte ainsi. Bref, elle avait répéter plusieurs fois avec son partenaire et ils étaient tous deux au point. Chaque étudiant avait pris place sur les sièges en bas de la scène, les yeux rivés sur Ampe et son camarade. Les deux n'étaient que peu stressés, le regard des autres ils s'en fichaient pas mal, il faut le dire. Et c'est comme cela qu'ils réussirent sans problème à finir leur scène d'une quinzaine de minutes sans bafouiller ou quoi que ce soit d'autre de plus gênant.
Une fois leur scène finit, ils se donnèrent des félicitations et, comme ils étaient les derniers à passer, ils allèrent se changer. Toute prête, toute belle, elle sortie pour la « pause cours » et alla s'asseoir sur un banc en dehors de l'université. D'habitude, elle restait toujours dans le parc de son école mais là, elle avait envie de voir d'autres têtes. Puis, elle prit son téléphone et le ralluma en constatant que, pendant son cours de théâtre, elle avait reçu un message. Et pas n'importe lequel, pas une pub trop chiante pour la lire en entier, non, un message de son frère. C'était Devon qui avait une « envie de lui écrire comme pour faire du cinéma ». Un truc débile, entre eux deux. C'était seulement pour ça, qu'elle se mit à rire, sans s'apercevoir qu'une fille s'était assise à ses côtés, assez triste, en la regardant. Comprenant le pourquoi du comment, elle lui adressa la parole comme si elle la connaissait par cœur.

« Moi aussi je suis seule, enveloppée dans ma solitude. J'ai seulement deux frères, que je prends comme mes fils, à qui parler. »

Mise dans la confidence sans le savoir, la fille lui adressa un petit sourire, toujours aussi triste mais comme pour lui dire « Merci » de lui avoir défait sa solitude.

(HJ : Désolée pour le retard, la philo m'a pris du temps ^^')

Lorsqu'elle m'adressa la parole, la belle jeune fille assise à côté de moi eut l'air de me comprendre sans que j'aie besoin d'exprimer quoi que ce soit... Même si il était vrai que je n'avais jamais été une très bonne comédienne, était-il possible qu'on puisse lire tant de choses sur mon visage ? En y réfléchissant, je me rappelais que je n'avais jamais réussi à cacher quoi que ce soit à quelqu'un... Ce devait être un signe dans ce cas. Je lui souris pour lui exprimer ma sympathie.

Tes frères n'ont pas l'air si présents pour toi, à ce que je peux voir. Ma soeur avait promis de me rejoindre bientôt, mais elle n'est toujours pas arrivée lui répondis-je. Ce n'était pas dans mes habitudes de raconter tant de choses sur moi à des inconnus. Néanmoins, je sentais qu'elle était fiable et on pouvait lire dans ses yeux qu'elle me voulait du bien. Cela dit, je juge beaucoup les personnes avant de les connaître... et me retrouve déçue lorsque je découvre leur vraie nature... Mais cette fois, j'étais certaine de ne pas me tromper sur elle. Elle était digne de confiance, j'en étais convaincue.

[ T'inquiète pas Wink

]

« Non ce n'est pas ça... lui dit-elle doucement. Mais tu sais, ce n'est pas parce que ta sœur met plus de temps à arriver, qu'elle t'a oubliée. »

« Au fait, je m'appèle Ampe. Et toi? »

Ampe avait décelé le moyen de m'apaiser... Ce que personne, pas même ma soeur, n'avait réussi à faire jusqu'à maintenant. Toute cette colère et ces reproches envers ceux que j'aimais disparaissaient d'un coup. Elle semblait être le genre de personnage qu'on assimile à la bonne fée dans les films, car elle savait tout de ma peine et de ce qui pouvait me calmer. Sa voix douce était comme une berceuse pour mes nerfs et ses paroles une véritable poésie enchantée. Ses grands yeux étaient pleins de compassion, ce qui différenciait les réconforts de Caith' des siens : Elle me comprenait, et avait vécu ce qui je vivais en ce moment, alors que Caithlyn se contentait de m'écouter et trouver la solution théorique au problème.

C'est tout de même étrange qu'elle ne soit pas là... Elle et moi avons toujours été très proches, on se quittait à peine. Et là, elle semble avoir totalement oublié que j'étais encore là et qu'on était supposées être ensemble dis-je, attristée.

Je vis qu'elle était gênée de parler d'elle, et qu'elle essayait d'en dire le moins possible, mais était-ce pour les mêmes raisons que moi ? Je l'ignore. Malgré tout, elle m'était d'une grande aide, j'acceptais enfin de m'ouvrir. Ça semble facile, mais pour quelqu'un comme moi, ça ne l'était pas du tout...

Je m'appelle Katharina, enchantée ! dis-je, avec un grand sourire on ne peut plus sincère, étrangement à l'aise et peu timide devant quelqu'un que je connaissais à peine.

Ampe voyait bien que la jeune femme s'ennuyait sans sa sœur et qu'elle devait être très proches l'une de l'autre, avant même qu'elle le lui confie. Mais ce que Ampe ne savait pas c'est si elle avait fait attention à sa première phrase. Elle se consolait alors avec le fait qu'elle passait un bon quart d'heure avec cette charmante brunette. A cet instant, elle ne savait pas même si elles allaient se revoir. Surement que si parce que l'université n'est tout de même pas immense, je veux dire par là qu'on passe forcément par tout les couloirs alors à moins de rester enfermée dans les toilettes à chaque pause, c'est impossible de ne pas se rencontrer.
Bref, Ampe pensa que la jeune femme se souciait certainement plus de ce qu'elle pourrait avoir de mieux à faire, quel empêchement avait eu sa sœur. Elle se demanda alors si elle aussi, elle était dans la même université. Et, elle lui répondit qu'elle était enchantée de faire sa connaissance et qu'elle se prénommait Katharina. Joli prénom.

« Je suis tout aussi enchantée que toi, s'empressa-t-elle de répondre avant de continuer sur les premières phrases de sa nouvelle amie. Tu dis ça parce qu'elle est dans la même université que toi? Je sais ce que ça fait d'être proche d'une personne, enfin, ça m'étonnerais que ça soit pour la même raison mais bon. »

Et bien Oui, qui à part elle, avait un passé aussi compliqué? Ampe était devenue assez pessimiste depuis le drame de famille mais elle tenait absolument à donner de la joie et de la bonne humeur à ses frères qu'elle aime tout particulièrement.